Il ne pleure pas. Il ronfle. Il ne se ramasse pas. Il laisse
ses poils partout. Il ne parle pas. Il grogne. Il veut casser de ses gros
poings ce qui me fait pleurer. Il ne danse pas. Il ne me laisse pas cogner du
clou, peindre ou me laisser chargée de quelque chose de lourd : c’est SA job. Il s’insurge à grands cris quand je paie
l’addition.
Il tue d’un regard les intentions malhonnêtes des autres
hommes à mon égard. Il n’est pas cultivé selon mes critères. Il est maniaque de ce qu’il aime,
demandez-lui n’importe quoi à propos des camions-remorques, d’une cabane à sucre et de la
chasse, vous aurez droit à un cours oratoire digne des grandes universités. Il peut faire démarrer une voiture avec un marteau. Il est une
véritable tête de mule. Il faut l’acculer dans ses derniers retranchements pour
connaître son état d’esprit. Il est un très bon joueur d’Échecs. Il m’aime en
jupe et talons.
Je peux deviner ses émotions aux différents tons de ses
grondements. Il m’a fait la cour durant 18 mois. J’ai fini par comprendre son
dialecte d’homme des bois et de la route au bout de la première année. Après il
suffit de relier les grondements à la lueur de ses yeux ou aux mouvements de sa
barbe.
Mon homme a des yeux magnifiques. On y voit les couleurs du
ciel à la veille d’une tempête et des sous-bois derrière des entrelacs dorés.
Les femmes s’y baigneraient. J’adore voir leur superbe s’applaventrire quand j’arrive à ses côtés. Je suis SA femme
et il est MON homme.
Il est capable de soutirer les secrets les plus profondément
enfouis au cours d’une simple conversation
de comptoir au marché ou au restaurant. Il a manqué sa vocation de travailleur
social. Il est doté d’une capacité d’écoute incroyable.
Ce macho de la meilleure espèce porte le monde sur ses
épaules, qu’il a douloureuses d’ailleurs. Il prend tout sur lui. Il ne bronche
pas. Il encaisse les coups, mais gare à celui qui se trouve sur son passage
quand la marmite déborde. Les grognements deviennent des coups de
tonnerre.
Mon homme veut détruire le mal qui est fait aux femmes et
aux enfants. Combien de journaux ont périt chiffonnés et jetés aux bouts de ses
bras à la lecture d’un article parlant d’un viol ou de maltraitance. Combien de
coup de gueule quand ces nouvelles passent à la télé.
Le monde a besoin de plus d’homme comme lui.
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