samedi 4 mai 2013

Précis d’assassinat temporel en trois étapes faciles - ou De l’importance de ne pas tourner en rond.



Je me tourne les pouces. J’habite le quartier le plus intéressant et historique de la ville et j’arrive à me tourner les pouces alors que nous sommes samedi et qu’il fait 22°C dehors avec un soleil radieux. Je suis impossible. Je tourne en rond.


Je me réjouissais d’atterrir ce printemps dans le quartier St-Jean-Baptiste à Québec. Les non-résidents et non-touristes devront s’imaginer le Plateau Mont-Royal dans les années 90 du siècle dernier ou SoHo dans les années ’60. La bibliothèque néo gothique, où je me trouve présentement, est un ancien temple protestant et entourée d’un magnifique parc, d’un vieux cimetière et de punks. Le Drague, un bar gay, est son voisin immédiat et juste derrière se trouve le centre des congrès de Québec. S’il est toujours résident des Tours Saint-Jean le grand écrivain québécois Jacques Poulin est un voisin de ruelle.


S’il fait beau, chaud et touristique, il est pratiquement impossible de se promener tranquille. On reconnaît le résident du quartier à sa débandade vers les rues attenantes à la Saint-Jean-Baptiste pour vaquer à leurs occupations quotidiennes. Je vois alors mes voisins déambuler tranquillement sur les rues Richelieu, D’Aiguillon, St-Olivier et De La Tourelle dès qu’il fait plus de 15°C avec soleil. Les natifs pestent en cœur contre les envahisseurs de la banlieue et se saluent d’un « Stidtouriss » et d’un sourire en coin accompagné d’un signe de la tête.


L’Homme est à la campagne loin loin, plus loin que loin, dans sa maison nouvellement achetée et je me retrouve seule à Québec à tuer le temps. La journée est magnifique et le printemps fut tardif. Demeurer dans mon petit appart’ serait un sacrilège. Depuis son départ matinal après un café marmotte, des pâtisseries, un mini déménagement et de belles embrassades en pleine rue, j’assassine le temps en trois étapes faciles.

Étape première : Je tente le diable, sans le savoir parce que j’ai un déficit d’attention, et je sors avec de l’argent dans les poches pour aller vérifier l’horaire d’ouverture de la bibliothèque. Je reviens avec une robe d’une fantastique créatrice québécoise et trois bagues d’argent achetée dans une boutique médiévale à 1km de la bibli’.

Étape seconde : Prendre une autre petite marche, après avoir déposé mon sac chez moi, mais cette fois-ci sans portefeuilles : parce que j’ai beau être une déficitaire attentionnée, je ne suis ni riche, ni stupide. J’ai alors constaté l’augmentation du quota d’étranges sur la rue et qu’aux regards insistants des hommes et aux airs bête des femmes, mes nouveaux vêtements m’allaient très bien. Ce ne sont pas ceux que je me suis procurés aujourd’hui, mais bien ceux adoptés avant-hier parce que j’avais faim et que je suis passée devant une boutique Goth avant d’arriver à l’épicerie. 

Étape troisième : J’arrive à passer les portes de la bibli’ sans céder aux livres usagés en solde juste en face. Je jette un coup d’œil au contenu des tablettes : rien de nouveau. Je cherche l’inspiration. Je m’attable et je prends possession de mon territoire. Lire ici : j’étends mes affaires à la grandeur de la table pour ne pas attirer le prédateur de blogueuse. 

Le prédateur de blogueuse est un être ignoble et libidineux. Il s’assit en face ou en diagonale d’une blogueuse et la reluque du coin de l’œil. C’est intensément énervant. C’est comme lire à deux. La proximité des corps et des esprits m’empêchent de m’enfermer dans une bulle et de rêver. Pour créer ou lire, la solitude m’est nécessaire. Aujourd’hui ça va : ne sont attablées que des femmes et elles me font dos.

Alors, voilà. Je suis ici et je ne sais pas sur quoi j’écrirai.

J’ai un blanc...

jeudi 25 avril 2013

Mon Homme est un Macho de la Meilleure Espèce



Il ne pleure pas. Il ronfle. Il ne se ramasse pas. Il laisse ses poils partout. Il ne parle pas. Il grogne. Il veut casser de ses gros poings ce qui me fait pleurer. Il ne danse pas. Il ne me laisse pas cogner du clou, peindre ou me laisser chargée de quelque chose de lourd : c’est SA job.  Il s’insurge à grands cris quand je paie l’addition. 

Il tue d’un regard les intentions malhonnêtes des autres hommes à mon égard. Il n’est pas cultivé selon mes critères. Il est maniaque de ce qu’il aime, demandez-lui n’importe quoi à propos des camions-remorques, d’une cabane à sucre et de la chasse, vous aurez droit à un cours oratoire digne des grandes universités. Il peut faire démarrer une voiture avec un marteau. Il est une véritable tête de mule. Il faut l’acculer dans ses derniers retranchements pour connaître son état d’esprit. Il est un très bon joueur d’Échecs. Il m’aime en jupe et talons. 

Je peux deviner ses émotions aux différents tons de ses grondements. Il m’a fait la cour durant 18 mois. J’ai fini par comprendre son dialecte d’homme des bois et de la route au bout de la première année. Après il suffit de relier les grondements à la lueur de ses yeux ou aux mouvements de sa barbe. 

Mon homme a des yeux magnifiques. On y voit les couleurs du ciel à la veille d’une tempête et des sous-bois derrière des entrelacs dorés. Les femmes s’y baigneraient. J’adore voir leur superbe s’applaventrire  quand j’arrive à ses côtés. Je suis SA femme et il est MON homme. 

Il est capable de soutirer les secrets les plus profondément enfouis au cours  d’une simple conversation de comptoir au marché ou au restaurant. Il a manqué sa vocation de travailleur social. Il est doté d’une capacité d’écoute incroyable. 

Ce macho de la meilleure espèce porte le monde sur ses épaules, qu’il a douloureuses d’ailleurs. Il prend tout sur lui. Il ne bronche pas. Il encaisse les coups, mais gare à celui qui se trouve sur son passage quand la marmite déborde. Les grognements deviennent des coups de tonnerre.  

Mon homme veut détruire le mal qui est fait aux femmes et aux enfants. Combien de journaux ont périt chiffonnés et jetés aux bouts de ses bras à la lecture d’un article parlant d’un viol ou de maltraitance. Combien de coup de gueule quand ces nouvelles passent à la télé. 

Le monde a besoin de plus d’homme comme lui.

vendredi 29 mars 2013

Merde !

Je ne sais pas ce qui m'a prit encore.

Je déménage dans un quartier qui me dynamise. Je démarre une ligne de produits brodés à la main. Je m'achète un joli chapeau. Je me fais plein d'amis intéressants. Je pleure des personne proches qui disparaissent six pieds sous terre les uns après les autres. Je trouve enfin une belle place à la bibliothèque pour écrire à l'ordi. Mari Chéri s'est acheté une belle maison à la campagne. Et paf ! Je repars ce blogue.

Qu'est ce qui se passe LA journée même ?

Une menace code rouge d'un holocauste nucléaire planétaire...

Merde !

Vous parlez d'une journée pour être heureuse d'être en vie. Tabar...

Je voulais vous décrire mon quartier préféré à Québec : le Faubourg Saint-Jean. Je voulais vous faire profiter de ce qui s'y passe, partager avec vous mes observations et mes analyses baroques de ce petit bout de Québec.

Mais non ! Deux puissances nucléaires ont décidé que nous allions tous mourir, soit vaporisés par les déflagrations, soit de cancers innommables. Quelle chance! Je me suis acheté un joli chapeau. Je pourrai cacher ma vilaine tête dégarnie d'ici quelques mois. Quelle fine mouche je suis...